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Articles

Affichage des articles du avril, 2010
La diaspora, un secteur clé dans la reconstruction d'Haïti Par le Prof. Esau Jean-Baptiste Depuis quelques semaines, beaucoup se posaient des questions autour de la "Commission de Reconstruction d'Haïti". Les questions sont de plus pertinentes les unes que les autres. Quel est son vrai rôle? se demandaient certains. Pour d'autres, pourquoi il y en a plus d'étrangers que haïtiens? Maintenant, avec une quantité numérique supérieure aux Haïtiens a la tête de la commission intérimaire, d'autres parlent déjà de Haïti sur tutelle. En général, quelle est la vraie mission de cette commission et qu'est-ce que Haïti peut en tirer de positif? La diaspora haïtienne aura-t-elle un rôle important à jouer dans la reconstruction du pays? Autant de questions pour autant de réponses. Autant d'inquiétudes qui demandent d'être analysées. "Construire la paix en Haïti: inclure les Haïtiens de l'étranger", titrait un texte de la communauté internation
Comprendre les échecs pour mieux reconstruire Toussaint Louverture avant de rares hommes d'Etat haïtiens avait compris que la viabilité de son projet reposait sur sa capacité à « connecter » ces Africains nouveaux libres avec le grand réseau mondial du commerce et du savoir occidental. Il voulait par « l'imitation » faire de Saint-Domingue un Etat qui marche comme ceux inventés par les occidentaux. Certaines écoles de pensée y voient de l'aliénation, mais la Sociologie moderne et les Sciences du développement ont démontré que ce génie avait vu loin. Il était inspiré. Par les leçons apprises des Français qu'il a côtoyés, mais aussi par sa fine connaissance de la culture marron qui allait imprégner la mentalité haïtienne de ses marques profondes et douloureuses. En essayant de comprendre les retards de l'Amérique latine sur le registre du Développement , des sociologues latino -américains sont parvenus à la conclusion que le refus des élites locales de « connecter »
Revisiter l’intellectuel haïtien: sa nature, son rôle et sa fonction dans le corps social Par Hugues St. Fort (Première partie) La première fois que j’ai réfléchi systématiquement sur la question de l’intellectuel haïtien, c’était dans le cadre de ma chronique hebdomadaire « Du côté de chez Hugues » sur Haitian Times. J’ai rédigé alors un texte d’environ 850 mots, dépassant ainsi le maximum réclamé par mon « publisher » à Haitian Times qui était très strict sur la longueur des textes rédigés par les chroniqueurs. C’était, je crois, en 2003. Je venais de commencer ma chronique, l’année précédente. J’avais écrit ma réflexion après avoir lu un texte du célèbre juge américain Richard Posner, texte qui allait devenir un peu plus tard un livre intitulé « Public Intellectuals : A Study of Decline ». Dans mon texte de 850 mots, je voulais faire le point sur la nature de l’intellectuel haïtien. Qui est-il ? A quelle tradition se rattache-t-il ? Où doit-on le classer dans une typologie de l’i
Appel aux citoyens du monde : La reconstruction d’Haïti prise en otage Lyonel Trouillot, romancier haitien Après la loi votée par le Parlement sur l’état d’urgence, et considérant le mépris avec lequel un exécutif sous pilotage automatique traite les opinions haïtiennes, la bataille sera rude entre ceux qui ont (pris) le pouvoir de décider et ceux qui ont toutes les chances de subir des décisions allant dans tous les sens ou ne faisant pas sens. Les « chefs » - les grands, pas les petits – ont beau parler d’une reconstruction dirigée par les Haïtiens, ce n’est pas ce qui se dessine. On a pu constater – le président Préval a lâché le morceau en révélant aux parlementaires, s’il faut les croire, que « l’international » souhaitait que la loi sur l’Etat d’urgence soit votée sans modifications – que « l’international » institutionnel et le président s’entendent sur au moins deux choses. La première : la Constitution, quand elle contrarie nos intentions, on fait contre. La deuxième : on
Pour une révolution agricole en Haïti « Nous voulons que les dirigeants fassent de l’agriculture haïtienne l’élément clef de la croissance économique » Par Roger Michel* A. Exposé des motifs De par sa localisation géographique dans les Caraïbes, exposé à des perturbations météorologiques et sismiques croissantes, Haïti, à cause de la faiblesse de son administration territoriale, demeure l’un des pays des plus vulnérables de la région. Combinée aux conditions socio-économiques désastreuses, cette vulnérabilité constitue un état de risque permanent. Les dirigeants ainsi que les exploitants privés des ressources naturelles ne se sont jamais préoccupés de cet état de faits, malgré de nombreuses études menées à bien par des chercheurs haïtiens et étrangers. En effet, depuis l’Indépendance nationale (1804), le territoire est façonné et géré arbitrairement. Dans ce contexte le pays s’est enlisé dans une crise structurelle profonde et ceci dans tous les domaines, politique, économique
Haïti représente un des plus grands échecs de la coopération internationale. La reconstruction implique d’adopter un modèle de développement différent. Analyse et propositions. Le séisme qui a frappé Haïti le 12 janvier dernier a provoqué un des plus grands désastres humanitaires de ces dernières décennies. Il a nécessité un important élan de solidarité internationale pour faire face à l’urgence de la situation. Mais maintenant que les caméras s’en détournent progressivement, se pose la question de la reconstruction du pays dévasté, et donc du modèle de développement à adopter. Les travers du passé Si le tremblement de terre a brutalement renvoyé Haïti à son « année zéro », il convient avant tout d’éviter de retomber dans les travers du passé. Ceux d’un pays où, avant le séisme, à peine plus d’un tiers de la population avait accès à l’eau et à l’électricité, où plus de la moitié vivait avec moins d’un dollar quotidien et était analphabète. Le modèle de développement fondé sur la
Haïti a perdu une bataille, mais Haïti n’a pas perdu la guerre Par Leslie Péan Dans l’article qui suit, l’auteur expose dans un premier temps les leçons à tirer de l’opération menée par le gouvernement Préval-Bellerive pour obtenir les majorités dont il a besoin au Parlement. Il examine ensuite les enjeux mis au grand jour par le vote de la Loi d’urgence. Le 18 juin 1940, le général Charles de Gaulle prononçait à Londres un discours dont l’esprit résumait la situation de la France dans la guerre qui l’opposait à l’Allemagne nazie. Des semaines plus tard, à la fin du mois de juillet 1940, sera placardée sur les murs de Londres une affiche de la France révolutionnaire portant le message : « La France a perdu une bataille ! mais la France n’a pas perdu la guerre ! » Il existe dans toute lutte des moments difficiles et des coups bas. Les sénateurs qui feignaient d’ignorer que la Chambre Haute, à l’instar de la Chambre Basse, est une caisse de résonnance, un appendice de l’Exécutif prési